Il y a de la souffrance au pouce carré en éducation présentement. Je dis ça parce qu’on pourrait dire que l’opposé de la souffrance, c’est le bien-être ou le bonheur. Partout en éducation, on parle de l’importance du bien-être. Je me dis que ça doit être parce qu’il y a de la souffrance… Il n’y a pas grand-chose qui vient me chercher plus que de voir des gens souffrir en éducation. Peu importe le rôle ou la fonction. Et c’est ce qui m’amène à écrire aujourd’hui, en ce 15 janvier 2023. J’aime le monde et j’aime le monde de l’éducation. Lorsqu’on aime, on ne pointe pas du doigt, on essaie simplement d’aider les autres à éviter la souffrance. En lisant les lignes qui suivent, sachez que mon clavier est rempli d’amour.
« Tant que … n’aura pas…, y’a rien à faire! »
Plusieurs choses pourraient améliorer l’éducation en ce moment. Je vous invite à imaginer 2 listes. La première liste est longue, c’est la liste de toutes les choses hors de votre zone de contrôle qui pourraient améliorer votre réalité. Le ministère, la formation initiale, les élèves, vos collègues, vos superviseurs, les ressources, pas de ChatGPT… tout ce qui se trouve à l’extérieur de vous. Si vous mettez l’accent sur cette liste, vous vous placez inconsciemment dans une position d’impuissance où vous devez attendre que quelqu’un d’autre change votre réalité. Ça fait souffrir, ça. « Tant que … n’aura pas…, y’a rien à faire! »
- Est-ce que le ministère peut faire mieux? C’est sûr.
- Est-ce que la formation initiale doit être meilleure? Oui.
- Est-ce que les élèves doivent prendre leurs responsabilités? Mets-en.
- Est-ce que vos collègues et vos superviseurs pourraient être meilleurs?
- Est-ce qu’on pourrait avoir de meilleures ressources? Oui.
- Est-ce que la technologie crée une onde de choc, encore une fois?…
Sur la première liste, au mieux, on a de l’influence et on s’adapte.
Y croyez-vous?
Heureusement, il y a une deuxième liste. Sur cette liste, il y a vous et tout ce qui se trouve directement dans votre zone de contrôle et qui pourrait améliorer votre réalité au quotidien. Tout votre pouvoir d’action est là. Mes expériences en éducation m’ont amené à croire vivement que tout le monde a un pouvoir d’action dans sa réalité. C’est pour cela que j’affirme que tout le monde est un leader. Ça ne veut pas dire que tout le monde est le DG du district, du CS ou du CSS. Non. Ça veut dire que peu importe votre fonction ou votre rôle en éducation, vos actions quotidiennes sont importantes. Ça veut dire que vous avez un pouvoir d’action dans votre réalité. « Marius, es-tu en train de dire que si je m’améliore, ma réalité peut s’améliorer? » Exactement.
Mais y croyez-vous, en votre pouvoir d’action? Pensez-y sérieusement avant de vous répondre à vous-même. Tout part de cette réponse pour vous « en ce moment » (j’avais le goût d’écrire « en 2023 »).
Pourquoi souffrir?
Revenons à la souffrance (C’est tellement l’fun). Allan Lokos affirme ceci : « La souffrance est généralement liée au fait de vouloir que les choses soient différentes de ce qu’elles sont. »
Dieu sait à quel point nous avons tous un point de vue intéressant au sujet de ce qui pourrait mieux aller en éducation. En parlant de la 1re liste…
Or en mettant l’accent sur la 2e liste, vous et vos actions, voici 3 questions à considérer pour améliorer votre réalité en 2023 :
- Quels changements aimeriez-vous voir dans votre réalité en éducation? En autres mots, quels aspects de votre réalité en éducation vous causent de la souffrance?
- Si 2023 était mieux que 2022, qu’est-ce qui serait différent? Quelles actions quotidiennes de votre part seraient différentes?
- Quels aspects de votre pratique avez-vous le goût de travailler en 2023? Quels sont vos objectifs?
Je me dis, pourquoi souffrir lorsqu’on peut agir? Or pour agir, on doit savoir ce qu’on veut et ce qu’on vise.
Combien de temps ça va prendre?
J’ai commencé à vraiment m’intéresser au leadership en lisant les livres de John C. Maxwell. Dans un de ses livres (j’oublie lequel), il explique son cheminement en tant que leader. Il raconte que son objectif en début de carrière était de devenir un expert en leadership. Sa question au départ était quelque chose comme : « Combien de temps ça va prendre? ». C’est une question qui revient souvent en éducation lorsqu’on ose parler d’améliorer les choses avec une initiative quelconque. Il y a toujours quelqu’un qui pose la question du temps. Quand on y pense, « Combien de temps ça va prendre? » exprime le désir que ça finisse à un moment donné. Comme si on n’y croyait pas tellement. « C’est intéressant la transformation de l’éducation mais combien de temps ça va prendre?! » Au début, on pose la question du temps. Au début, on veut un fil d’arrivée.
Jusqu’où pouvons-nous aller en pédagogie?
John C. Maxwell raconte que la question a évolué en cours de route. Il affirme qu’il s’est passé quelque chose à l’intérieur de lui lorsqu’il a commencé à développer son expertise. Quelque chose d’inattendu. Il a eu le « feeling ». Le sentiment d’efficacité personnelle, le désir d’aller plus loin. Si bien que la question est devenue : « Jusqu’où je peux aller? ». Il y a un monde de différence entre « Combien de temps ça va prendre? » et « Jusqu’où je peux aller? ». En fait, entre les deux, il y a le « feeling » de bien-être. Je remarque que les gens qui sont en mouvement en éducation, ont ce même « feeling » de bien-être. Ils ont des idées, des objectifs, des prochaines étapes claires… Ils sont dans la « game » de l’amélioration continue. Ici, il n’y a pas de fil d’arrivée. Vous me suivez?
Jusqu’où pouvons-nous aller en pédagogie, les amis? Quelle question stimulante à se poser à soi-même et en équipe!
Et si on disait « oui » pour avancer?
La seule chose qui garantit une amélioration dans nos écoles, c’est une amélioration dans nos pratiques. Pour améliorer les choses, il faut savoir ce qu’on veut. Pour atteindre nos objectifs, il faut en avoir. C’est important, nos objectifs. Ils nous affectent. Ils nous tirent vers le haut. Ils nous aident à devenir tout ce qu’on peut. Ils nous aident à remplacer l’impuissance par l’action intentionnelle, la souffrance par le « feeling ». Si vous souhaitez avoir le « feeling » en 2023, si vous dites « oui » à l’amélioration continue, vous devrez aussi dire « oui » à des actions auxquelles vous avez possiblement dit « non » dans le passé. C’est normal. Je vous invite simplement à en être conscient. Dans un sens, quand on dit « oui », on avance. Quand on dit « non », on reste à la même place.
À quand remonte la dernière fois que vous avez eu des papillons à l’idée d’essayer quelque chose intentionnellement pour agir sur votre réalité?
Demain matin, lorsque vous allez fermer votre porte de classe ou votre porte de bureau, rappelez-vous que, pour les gens qui vous entourent, le système de l’éducation, c’est vous. Et je crois fermement que vous avez en vous, tout ce qu’il faut pour l’améliorer.
Cette année, plutôt que d’attendre que les autres changent (1re liste), je vous souhaite de cibler des objectifs ambitieux.
Bonne et heureuse année 2023!
Merci de vos commentaires
Merci pour ce texte positif et stimulant. Puis-je le partager avec les gens de mon école?
Bonjour Isabelle, Merci de prendre le temps de me lire. Tu peux partager sans modération si tu veux 🙂