Quand on choisit de devenir enseignant, on choisit d’être au service des jeunes. On veut faire une différence. Tout semble possible quand on commence. On se dit qu’on va leur montrer, qu’ils vont aimer notre cours… C’est un choix important, devenir enseignant.
Choisir son discours intérieur
Le 2e semestre de l’année scolaire 16-17 a presque trois semaines. Après trois semaines, les enseignants ont rencontré tous leurs groupes, tous leurs élèves et de nouveaux choix se font, consciemment ou non. On ne peut pas le voir ni l’entendre de nos collègues mais tranquillement le discours intérieur de chacun affirme déjà que tel élève «n’obtiendra pas plus d’un niveau 2 comme note finale». Tel élève «va être chanceux de passer le cours.» Tel autre élève «serait tellement mieux servi s’il avait choisi le bon itinéraire d’étude. Y’a pas tenu compte des recommandations.» Ah! Ces jeunes qui espèrent tant! Tel groupe «va être difficile. J’ai déjà hâte aux vacances de mars.» Je peux affirmer ces choses parce que je les ai déjà pensées. Ce que mon vécu m’a appris, c’est que mon discours intérieur devient ma réalité et celle de mes élèves. Quand on choisit de croire les énoncés que nous révèle notre discours intérieur, les stratégies qu’on met en place par la suite finissent par nous donner raison. Mais ce n’est pas tout. Au fil du temps, j’ai réalisé que ce que je choisis de croire qui est possible avec tel groupe ou avec tel élève en dit long sur ce que je pense de moi, de mes capacités, de ma valeur comme professionnel. En effet, notre discours intérieur change vite quand on ne sent pas qu’on fait une différence ou quand on n’a pas les stratégies pour y arriver. C’est important, alors, de choisir le bon discours intérieur. C’est ce qui déterminera notre impact sur les élèves qui nous sont confiés.
«Ce que mon vécu m’a appris, c’est que mon discours intérieur devient ma réalité et celle de mes élèves.» @bourmu
Choisir l’excellence
Prendre la décision de croire qu’on peut faire une différence dans la vie de nos élèves, ce n’est pas long. Une seconde et c’est fait. La clé et le défi, c’est de gérer cette décision au quotidien. Je n’ai jamais entendu un enseignant dire : «J’ai vraiment hâte d’être ordinaire avec mes élèves aujourd’hui.» Comme le dit Bob Hartley : «Accepter la médiocrité, c’est refuser l’excellence.» L’excellence dans notre profession, ce n’est pas un événement ponctuel, ce sont des pensées et des actions de haut niveau répétées quotidiennement. Alors vouloir plus de nos élèves sans s’attendre à plus de soi, c’est un peu irréaliste. C’est donc dire que lorsqu’on parle de vouloir un meilleur rendement de la part de nos élèves, ça signifie qu’on veut un meilleur rendement de soi-même. Pour vouloir plus de nos élèves, il faut d’abord exiger plus de soi. Et ça commence par un discours intérieur qui reflète les aspirations et les intentions que nous avions lorsque nous avons choisi de devenir enseignant. Croire que tout est possible. Pour vous et pour vos élèves. Pour y arriver, il faut aussi être capable de les développer, ces élèves.
«L’excellence dans notre profession, ce n’est pas ponctuel, ce sont des pensées et des actions de haut niveau répétées quotidiennement.» @bourmu
Choisir de croître
On ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. Pour ajouter de la valeur à nos élèves, pour arriver à les développer, il faut ajouter de la valeur à qui nous sommes d’abord. Quand on prend l’avion, l’hôtesse de l’air précise qu’en cas d’urgence, nous devons mettre notre masque d’oxygène avant d’aider quelqu’un d’autre à mettre le sien. C’est logique. Pour aider les autres, il faut être en mesure de les aider. D’où l’importance de la croissance personnelle et professionnelle continue pour tout enseignant. Or la croissance personnelle est impossible sans changement. Pensez-y. On ne peut pas espérer de meilleurs résultats de nos élèves sans changer nos pratiques intentionnellement et consciemment. C’est donc dire qu’on peut affirmer être en croissance seulement si on change des choses intentionnellement. Pour le mieux. Notre discours intérieur, nos pratiques pédagogiques, nos routines, nos relations, nos structures, nos croyances… Changer. Et ça, c’est un choix important. En effet, on est en croissance seulement si on change des choses.
Devenir : le choix de tout enseignant
À mon avis, la qualité d’un enseignant se mesure par les progrès qu’il peut amener ses élèves à faire. Je ne parle pas d’avoir des bonnes notes. Je parle de progrès. Concrets. Enseigner, c’est une vie qui en influence une autre. C’est tout ce que c’est. Pour influencer positivement une vie, il faut être en croissance continue. Il faut croire en ses propres capacités. Croire qu’on a de la valeur. Croyez-vous que vous avez de la valeur? Pour changer, il faut croire qu’on a de la valeur. Pour ajouter de la valeur à nos élèves, il faut croire qu’ils ont de la valeur eux aussi. Croyez-vous que vos élèves ont de la valeur? C’est là que ça se passe. Choisissons minutieusement notre discours intérieur. Il devient souvent notre réalité. Bref, on devient enseignant toute notre vie. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas de point d’arrivée. On peut toujours faire mieux parce que les élèves changent, les temps changent. Et nous aussi, nous changeons. Qu’on le veuille ou non. Comme le dit si bien John C. Maxwell : «Change is inevitable. Growth is optional.»
On n’EST pas enseignant. On le DEVIENT. Tous les jours.
Quelle est la recette pour réussir à influencer positivement la vie des élèves qui nous sont confiés?
C’est simple. Il faut choisir de croître. Intentionnellement.
Quel est votre plan?
On obtient ce qu’on choisit.
Superbe réflexion! Il peut parfois être lourd de vouloir viser l’excellence. Je crois que si nous partageons tous et toutes comme équipe-école, cette vision de l’excellence et que collectivement nous choisissons cette voie, cela peut drôlement alléger ce mandat. Toute seule à vouloir l’excellence c’est difficile, lourd et stressant mais en équipe et en collaboration et en faisant en sortes que chacun prend une partie de la responsabilité, c’est « transformational » comme disent les anglais!!!
Absolument Audrey. Ce qu’on accompli de grand dans notre vie, on ne le fait pas seul. Merci de ton commentaire.
Belle réflexion cher collègue. Effectivement, ce sont des choix que nous faisons à plusieurs reprises, à chaque jour. Être enseignant, c’est être perpétuellement en «devenir». Merci!
Merci de ton commentaire Joël. C’est apprécié 🙂