Quelle est LA chose qui fait toute la différence en leadership?
Est-ce qu’on peut même réduire le leadership à une seule chose? C’est une bonne question.
J’ai pensé longuement à cette question-là avant d’aborder le sujet.
Je vais bientôt amorcer ma neuvième année comme conférencier et coach en leadership.
Ce n’était pas mon plan de match de faire ça.
C’est ce que je te partage dans ce billet, où je reviens sur le moment précis où j’ai découvert ce qui allait transformer ma vie — et ultimement, ce que je crois être le point de départ du leadership.
Encore faut-il accepter de partir à la rencontre de soi-même.
Le couvercle : crochet de gauche
Ma vie a basculé lorsque j’ai découvert John Maxwell et que je suis tombé sur son livre Les 21 lois irréfutables du leadership. Je me souviens particulièrement de la loi du couvercle, la toute première loi du livre. Elle dit ceci : « Ton aptitude au leadership détermine ton degré d’efficacité en tant que leader. »
Autrement dit, tu es peut-être le couvercle sur le développement des personnes dont tu es responsable.
Crochet de gauche.
Maxwell ne me parlait pas directement, mais j’ai reçu ce message-là comme s’il était pour moi : « Marius, tu dois te diriger toi-même en premier. Si tu t’améliores, tout va s’améliorer autour de toi. »
Ce jour-là, j’ai compris que la tâche la plus difficile en leadership, c’est de se diriger soi-même.
Parce que je suis aussi le couvercle sur mon propre développement.
Un fois qu’on prend conscience qu’on a un couvercle, on veut faire tout ce qu’on peut pour le monter le plus haut possible.
En tout cas, c’est mon intention depuis ce moment-là, que je considère comme mon éveil.
Deux questions fondamentales
John pose deux questions simples, mais puissantes :
- Quel est ton plan pour te développer?
- Quel est ton plan pour développer les personnes autour de toi?
L’idée, c’est d’être en mouvement. J’avais un plan professionnel, bien sûr. Le genre qu’on remet à son superviseur. Un document.
Mais un vrai plan pour me développer? Non. Et avant de commencer à penser au développement des autres…
J’ai donc commencé à investir en moi. À m’accorder de l’importance. Pas pour devenir une meilleure version « Instagram » de moi-même, mais pour devenir la personne que j’avais le potentiel de devenir.
Je voulais éviter d’être un frein pour les autres et pour mon propre potentiel.
Ma petite voix me disait qu’il y avait plus à l’intérieur de moi.
J’ai découvert que j’avais un pouvoir d’action dans ma vie. Quand on goûte à ça — ce pouvoir d’action (l’opposé de l’impuissance) — on ne peut plus revenir en arrière.
Tout le monde est un leader est né de là.
Parce que tout le monde est responsable de qui il/elle est en train de devenir.
Sans exception. Point final.
L’écart sacré
Le moment de bascule, c’est celui où tu prends conscience de ta position actuelle et que tu décides de te diriger vers une version de toi-même qui tu n’as pas encore rencontrée.
Ce que j’appelle l’écart sacré. Je suis ici, mais je veux être là dans ma capacité.
Ça crée de l’inconfort. Parce que ça demande de regarder son propre couvercle.
Pas celui des autres. Le sien.
Responsabilité. Imputabilité.
En fait, le point de départ pour remonter son couvercle, c’est de devenir inconfortable avec le confort.
C’est le début d’un parcours qui demande du courage, et surtout, de l’intentionnalité. Parce que le changement est inévitable, mais la croissance doit être intentionnelle.
Mais c’est facile de se perdre dans les référentiels, le cadres théoriques, les profils de compétences…
Qu’est-ce qui fait toute la différence?
Je marche le chemin et j’ai accompagné beaucoup de gens depuis. Des personnes compétentes, expérimentées, inspirantes.
Et pourtant, parfois, ça bloque. Pas parce qu’il manque de compétences, d’autorité ou de diplômes. Mais parce qu’il manque quelque chose d’essentiel.
La chose qui fait toute la différence, c’est l’intégrité.
Pour développer son leadership, il faut regarder à l’intérieur de soi.
L’intégrité, ce n’est pas facultatif. C’est ce qui soutient tout le reste. Sans elle, l’impact s’effrite.
La mobilisation ne prend pas. La confiance ne s’installe pas. Et la vulnérabilité – nécessaire à toute amélioration – ne peut pas émerger.
Ce n’est pas le poste qui fait la différence. C’est l’être en poste. Et si la personne en poste n’est pas alignée, authentique, unifiée… tout s’écroule.
Être intègre, c’est être un. C’est être la même personne partout. Pas de « Game Face ».
J’ai déjà cru que je devais « être autre chose que moi » pour réussir.
Mais avec le recul, je sais que c’était juste de l’insécurité.
J’avais peur de ne pas être suffisant.
En éducation comme en leadership, notre vrai super-pouvoir, c’est d’être qui on est. C’est la seule chance qu’on a de réussir.
Si les bottines ne suivent pas les babines, si les gens ne savent pas quelle version de toi va se présenter ce matin, tout s’écroule.
Comment être intègre alors?
C’est LA question.
Comme le disait Gandhi : « Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais celui qui a fait une fois le tour de lui-même. »
Pour être intègre, il faut que tu te connaisses.
Pour te connaître, il faut que tu te trouves.
Es-tu prêt.e à partir à la rencontre de toi?
Les clés de ton leadership sont à l’intérieur de toi.








En éducation, nous espérons toujours avoir une influence positive sur la vie et le parcours de nos élèves. Nous devrions davantage s’intéresser à notre parcours et notre cheminement.
Tu as bien raison Pascale. Tout part de nous. Merci pour ton commentaire 🙂